Faut-il regretter, se retourner ?

Je n’aime pas ce mot  » regret « , pourtant, peut-on le rejeter, le nier. J’aimerais pouvoir me dire que je ne regrette rien. Que toutes mes actions ont été positives et que j’ai toujours fait de mon mieux.

D’un point de vue matériel, regretter ne sert à rien, me semble-t-il. Avoir plus ou moins réussi matériellement n’est rien face à la réalité de sa propre existence.

Ai-je essaimé autour de moi ? Ai-je perçu l’attente ? Ai-je cherché le regard de l’autre ?
Moi, si avide de comprendre.

Le chemin parcouru me semble long, parsemé de trous. Peut-être aurais-je du m’arrêter, m’asseoir, chercher s’il n’y avait pas une autre route.

Le regard de mes petits- enfants me ramène vers mon passé de petit-enfant de mes grands-parents.

Vont-ils avoir mes doutes ?

Mon statut de grand-père me rapproche de mes grands-parents dans une sorte d’effacement de distance.

Qu’est devenu le chemin de l’école au long duquel j’échafaudais ma vie future ? Ce chemin dès l’automne couvert de feuilles craquantes sous mes pas d’enfant.

Qu’est devenue la fontaine auprès de laquelle je me rafraîchissais avec bonheur à la sortie de l’école ?

Les années ont passées trop vite. Plus vite que moi, j’ai couru après ma vie…
Je ne peux avancer sans me retourner, par peur de l’avenir ou par nostalgie, ou par incertitude.

La certitude ! Ce mot me fait frémir ! Comment peut-on vivre dans la certitude ? Cela existe-t-il ?

Qu’est devenue cette certitude immense qu’offre la jeunesse ?

Mes années ont laminé cette période d’insouciance sans espoir de retour…

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