Faut-il manger “bio “pour mieux se porter ?

Ayant fait toute ma carrière dans le” bio”, je ne peux que souscrire positivement à cette question, qui m’a toujours étonné. En effet et en réalité la question est de savoir s’il faut manger des produits sains ou des produits contenants divers additifs et autres colorants chimiques. Qui préfére la deuxième catégorie.? Il ne fait aucun doute que les personnes consommant une alimentation saine et équilibrée, se portent mieux dans leur tête et dans leur corps.

Cependant, il faut revenir en arrière et comprendre qu’il y a seulement une cinquantaine d’années, le problème ne se posait pas, car l’alimentation et sa production n’étaient pas tributaires d’une logique économique de plus en plus pressante et donc plus saines.

En effet, j’ai 60 ans, quand j’étais enfant, il n’y avait pas de grandes surfaces, ni même de ” suppérettes”, dans la campagne où j’habitais, les petites épiceries,(même si certaines étaient déjà des franchises ) étaient réparties tout au long du village et l’offre était, comment dirais-je, ” utile ” correspondant à une réelle demande, il n’y avait pas huit mètres de yaourts et autant de desserts !

L’alimentation et sa production ont suivi la logique ” capitaliste ” ( je n’utilise pas ce mot au sens péjoratif, il vaut mieux une société capitaliste avec tous ses défauts, qu’une société collectiviste avec tous les dégats qu’elle a occasionnés ), en particulier dans le monde agricole qui petit à petit a investit dans des matériels de plus en plus  perfectionnés, coûteux, qui ont entraînés, l’agriculteur dans une production de plus en plus importante afin d’ amortir ceux-ci. Ce qui a provoqué une fuite en avant dans l’utilisation de ces matières premières ( farines, maïs,cultures maraîchères intensives etc…..). Il a fallu, également produire des pesticides et engrais chimiques de toutes sortes, utilisés au départ, en dépit du bon sens, si bien qu’il a fallu réglementer l’utilisation de ceux-ci. Pourquoi les agriculteurs revêtent une combinaison avec masque pour pulvériser ces insecticides et autres traitements. Les études aux Etats-Unis mais en France aussi commencent à démonter le nombre croissant de cancers dû à l’utilisation de ces produits nocifs pour l’homme, mais aussi pour la terre, car ils s’infiltrent dans les nappes. Et cela sans compter l’utilisation abusive de l’eau.

Les industriels de l’alimentation se sont lancés dans le développement de nouveaux ” produits ” également coûteux en équipements, nécessitant une recherche sur la matière première, en termes de fabrication, de goût, de présentation et de coût. C’est la matière première, qui a du s’adapter à la machine et non le contraire, d’où l’utilisation de divers ” améliorants ” que l’on retrouve partout. Ces améliorants, additifs, colorants ne sont pas acceptés par l’organisme, et ce même si l’on nous dit que cela est parfaitement contrôlé. l’organisme est une machine extraordinaire qui fonctionne ” naturellemment “, et tout ce qui intervient de l’extérieur est nocif. Le problème est que cela ne se voit pas tout de suite, il faut des années avant que la maladie surgisse, le rapprochement ne se fait pas. Mais pourquoi, y-t-il de plus en plus de personnes intolérantes au gluten, pourquoi tant de personnes sont-elles victimes de la maladie d’Alhzeimer, de la maladie de Parkinson etc…

Il faut bien comprendre que la production de plusieurs milliers de biscuits en une journée nécessite un process qui n’a rien à voir avec celui de l’artisan qui en produit quelques dizaines par jour, idem pour le pain. Mais la logique économique de l’entreprise est de créer, toujours créer, innover, car la conccurence est là. Il faut avant tout que le produit soit ” moelleux ” ” sucré ” et pas ” cher “. Et pour cela, il faut des employés que l’on ne doit pas payer trop, car cela mettrait en péril l’avenir de l’entreprise, “déjà que vous avez du travail, vous ne voulez pas en plus être décemment payé !”

Tout est tiré vers le bas, la qualité, les salaires, la valorisation du travail, les rapports sociaux, la qualité de vie par une offre démesurée, innaccessible pour beaucoup.

J’en reviens à mes produits bio, mais pour comprendre, pourquoi manger bio, il fallait faire l’historique de notre société, qui en quelques dizaines d’années a subi une transformation radicale.

Tout n’est pas perdu, heureusement ! Il existe donc depuis une trentaine d’années, un réseau de distributeurs de bio, soit en magasins, soit sur les marchés ou directement chez l’agriculteur, car ceux-ci sont de plus en plus nombreux à se reconvertir. L’obstacle est encore le prix. Il faut reconnaître qu’il y a souvent de l’abus sur certains produits, ce qui fait que le marché de l’alimentation bilogique en France est très faible, je n’ai pas les derniers chiffres, mais il y quatre ans, il se situait autour de 4 % ! Quand l’Allemagne est à 30 ou 40 % ainsi que les pays du Nord. Et puis, paradoxalement ou heureusement, la tendance s’inverse et les industriels sont obligés de s’adapter et même si ce n’est pas par conviction, c’est une bonne chose. Nombreux sont ceux, qui ont compris que l’équilibre de la vie sur Terre n’est pas divisible. L’écosytème est un tout indivisible. La preuve : les dégats que l’homme a provoqué est sous nos yeux aujourd’hui !

Une réponse "

  1. val dit :

    J’ai trouvé cet article trés interressant. Merci pour ce petit « cours ».
    Le bio?
    Je n’ai trouvé une boutique bio que trés recement… il faut que j’y prenne mes reperes petit à petit.

    Bonne soirée.
    Val

Répondre à val Annuler la réponse.